Communiqué de presse

Maladie de la langue bleue : la campagne de vaccination commence en avril, les vaccins sont commandés

Suite à l’épidémie de la fièvre catarrhale ovine qui touche la France depuis plusieurs mois, le Ministre fédéral de l’Agriculture Willy Borsus a lancé les commandes de vaccins. Deux millions de doses seront disponibles pour les bovins et 100.000 pour les ovins et caprins. La vaccination pourra commencer dès le mois d’avril.

 

En août 2015, le virus de la fièvre catarrhale ovine, également appelée « Bluetongue » ou « maladie de la langue bleue », a refait à nouveau surface en France. Le virus s’est rapidement propagé du centre de la France dans toutes les directions. La France a décidé immédiatement de procéder à une vaccination stratégique en fonction du nombre de doses disponibles de vaccin, mais ce nombre est trop limité pour mettre un terme à la maladie.

 

Actuellement, il n’y a encore aucun cas détecté chez nous, toutes les suspicions déclarées s’étant révélées négatives. Toutefois, selon les experts à qui le Ministre a demandé une analyse dès l’apparition de la maladie en France, il est fort probable que la maladie nous atteigne cet été. Pour rappel, la transmission de la maladie en période hivernale est très réduite car sa propagation est très limitée dès que la température tombe sous les 15°C.

 

Le Ministre Willy Borsus, en concertation avec les Autorités sanitaires, les Secteurs agricole et vétérinaire, le CERVA et les laboratoires de première ligne (ARSIA-DGZ), a donc décidé de prendre les dispositions nécessaires pour que le secteur puisse disposer de vaccins dès que possible. Cette disponibilité n’était en effet pas garantie car les firmes de vaccins adaptent leur production à la demande et depuis 2010, il n’y avait presque plus eu de demandes. 

 

Vu ce manque de disponibilité sur le marché, le Ministre Borsus a lancé un appel d’offres européen le 1er décembre dernier afin de permettre l’achat de vaccins par le Fonds sanitaire. Outre les 2.100.000 doses déjà commandées, une option est prévue dans le marché pour commander des doses supplémentaires si nécessaire.  

 

Sans passer par cette procédure, il n’y aurait pas de vaccins aujourd’hui. Le coût du vaccin (hormis les coûts d’administration par les vétérinaires) sera donc à charge du Fonds et non des éleveurs.

 

C’est pourquoi Willy Borsus peut confirmer aujourd’hui : « Nous avons désormais la garantie d’obtenir suffisamment de doses de vaccins nécessaires pour entamer la vaccination tant que la plupart des animaux sont encore dans les étables. Cette démarche nous permet donc d’atteindre les objectifs concertés avec le secteur. » 

 

Les modalités pratiques de la vaccination seront déterminées très prochainement, en concertation avec le secteur.

 

Des pertes économiques importantes

 

Pour rappel, lors de l’été 2006, la Fièvre catarrhale ovine était apparue de façon complétement inattendue en Europe et, plus particulièrement, dans le triangle Allemagne-Belgique-Pays-Bas. Lors de l’épidémie de 2006, près de 700 troupeaux de bovins et ovins furent contaminés en Belgique. L’Allemagne et les Pays-Bas furent également durement touchés ainsi que le Nord de la France et le Grand-Duché du Luxembourg.

Contre toute attente, le virus survécut au rude hiver de 2007 pour (ré)infecter plus de 7.000 exploitations en 2007 en Belgique et se disperser au-delà de nos frontières en Allemagne, en France, aux Pays-Bas et au GD du Luxembourg pour ensuite atteindre la Grande-Bretagne, la Suisse, le Danemark, la Tchéquie, la Hongrie, l’Autriche, la Suède et finalement atteindre la Norvège en 2009.

Cette maladie atteint les animaux, engendre de lourdes pertes économiques pour les éleveurs, mais n’est pas transmissible à l’homme.

 

Rien qu’en France, ce furent plus de 82.000 foyers qui furent détectés chez les bovins. Le BTV8 disparut en 2010 grâce notamment à la vaccination massive et la plupart des pays touchés furent à nouveau déclarés indemnes en 2012 suite à des contrôles étendus du cheptel.