Discours

Installation du Conseil national des Pensions ce vendredi matin avec mon collègue Daniel Bacquelaine

"Mesdames, Messieurs,

Comme Marc-Aurèle l’a dit : « Nulle retraite n'est plus tranquille ni moins troublée pour l'homme que celle qu'il trouve en son âme. »

C’est pour permettre au plus grand nombre – qu’il soit salarié, indépendant ou fonctionnaire - de trouver une retraite paisible que nous travaillons tous autant que nous sommes à la problématique des pensions. Cette semaine a encore été riche du point de vue du travail du Gouvernement, du Parlement et de tous les acteurs impliqués dans ce vaste dossier « pensions ».

Dans ce contexte, une attention particulière doit être consacrée au million d’indépendants et de PME que compte notre pays et qui contribuent en grande partie au bien-être économique.

En effet, ils constituent pas moins de 70% des emplois privés. 
Les indépendants font donc partie intégrante de notre société. 
C’est pourquoi ils méritent une protection sociale à la hauteur de leur prise de risque et de leur contribution à l’économie belge, ainsi qu’un réel soutien. De la sorte, ils pourront entreprendre, créer, engager et mettre en place des projets d’innovation, souvent risqués, en toute sérénité.

En matière de revalorisation des pensions des indépendants, nous avons déjà connu des étapes décisives depuis la mise en place de ce gouvernement, comme l’égalisation totale des pensions minimum des indépendants sur celle des salariés, la suppression des limites d’activité autorisée pour les pensionnés salariés et indépendants ou encore la prise en compte des derniers trimestres dans le calcul de la pension des indépendants.

Nous avons encore des engagements à tenir, mais aussi des projets que nous souhaitons mettre en place. Je n’en citerai qu’un seul : celui d’ouvrir l’accès à un deuxième pilier de pension aux indépendants actifs en personne physique (pour les mettre sur un pied d’égalité avec les indépendants actifs en société). 
Nos indépendants ont le droit de bénéficier d’une pension correcte, eu égard aux risques qu’ils prennent.

C’est pourquoi, lors de chaque réforme du système de pensions, ils doivent recevoir l’attention qu’ils méritent. Les nouvelles règles que nous prenons doivent être adaptées et adaptables aux particularités des travailleurs indépendants.

Le Comité national des Pensions qui se réunit aujourd’hui pour la première fois va mettre autour de la table les indépendants avec les travailleurs salariés et les fonctionnaires. C’est une excellente chose.

Dans les réformes, nous devons veiller particulièrement aux carrières mixtes : il ne faut plus qu’un changement de carrière soit une punition en terme de pension. Il s’agit d’un des aspects que le CNP devra garder à l’œil.

Les trois instituions mises en place, à savoir le Comité national des Pensions, le Centre d'expertise et le Conseil académique, sont toutes trois des institutions qui tendent vers le long terme.

C’est la première fois que des institutions dépassent les frontières des systèmes puisque salariés, indépendants et fonctionnaires y sont réunis, ainsi que tous les partenaires sociaux. Il s’agit d’un véritable signe de confiance dans le dialogue social. La mise en place de cette structure est également un signe d’engagement pour l’avenir. Car il y a beaucoup de pain sur la planche : la définition des métiers lourds, les pensions à temps partiel et la réforme à long terme sur la base du rapport de la Commission pensions. Dans ces vastes domaines, les idées innovantes seront plus que nécessaires pour faire en sorte que ces 3 dossiers – entre autres – soient applicables dans les 3 systèmes de pensions. Donc également pour les indépendants.

Les objectifs à atteindre sont ambitieux : des pensions payables à long terme, un haut degré d’efficacité, et encore une spécificité des indépendantes à prendre en compte : vu le grand nombre d’indépendants qui restent actifs après l’âge de la pension, il y a lieu de rechercher les moyens adéquats pour récompenser ces personnes. Et bien d’autres défis encore.

Il me reste à remercier le Conseil national du Travail, le Conseil central de l’Economie, les différentes institutions de pension et le Bureau du Plan, et à souhaiter un bon travail à ce Comité national des Pensions flambant neuf !"