Maladie de la langue bleue : les agriculteurs pourront vacciner eux-mêmes leur cheptel
La fièvre catarrhale ovine (FCO), connue aussi sous le nom de la « maladie de la langue bleue », est une maladie virale, transmise par des moucherons piqueurs, touchant les ruminants (principalement les moutons). La maladie ne se transmet que lorsque la température passe au-dessus de 15°C.
Depuis la résurgence de la maladie en France en 2015, le Ministre de l’Agriculture Willy Borsus suit de très près la situation et a soutenu la campagne de vaccination qui, rappelons-le, s’est faite sur base volontaire. Les doses vaccinales étaient mises gratuitement à disposition des éleveurs par le Fonds sanitaire mais la vaccination devait être obligatoirement réalisée par un vétérinaire.
A ce jour, un peu plus de 2 millions de doses ont été administrées en 2016 en Belgique et un peu plus d’un million de doses en 2017. A partir de novembre prochain, les éleveurs pourront procéder eux-mêmes à la vaccination (pour autant qu’une convention de guidance ait été conclue entre le responsable et le vétérinaire d’exploitation), sans devoir obligatoirement faire appel à un vétérinaire. Il s’agit d’une dérogation aux règles générales de vaccination qui peut être utilisée dans des conditions strictes.
En France, les zones réglementées s’étendent sur quasiment la totalité du territoire. Cependant, aucun cas n’a à ce stade encore été déclaré en Belgique, même si le foyer français le plus proche (commune d’Estourmel dans le Département du Nord) se trouve à environ 40 km de la frontière belge.
C’est dans ce contexte que le Ministre a demandé une évaluation à son administration concernant le choix de la stratégie de la poursuite de la campagne de vaccination 2017-2018. Il en ressort une trop faible motivation du secteur bovin pour la vaccination préventive. Il faut noter que les stocks de doses sont importants et que la disponibilité de ces doses n’est donc plus un facteur limitant.
Willy Borsus : « Une évolution est donc nécessaire pour faciliter la vaccination et permettre une couverture maximale qui garantira une protection efficace de notre cheptel à l’échelon national. C’est pourquoi, j’ai décidé de modifier la législation de manière à rendre possible la délégation de la vaccination aux éleveurs. En clair, les éleveurs pourront pratiquer eux-mêmes la vaccination dès novembre prochain, sans plus devoir faire obligatoirement appel à un vétérinaire. »
Comme à l’accoutumée, les modalités pratiques (gestion des commandes, encodages, suivi des vaccinations…) de cette délégation seront discutées en détail en concertation avec les secteurs.
Les vétérinaires demeurent évidemment des partenaires privilégiés, notamment en ce qui concerne la certification en vue de l’exportation des bovins qui, elle, ne sera possible que pour les animaux vaccinés par un vétérinaire.
Des pertes économiques importantes par le passé
Pour rappel, lors de l’été 2006, la Fièvre catarrhale ovine était apparue de façon complétement inattendue en Europe et, plus particulièrement, dans le triangle Allemagne-Belgique-Pays-Bas. Lors de l’épidémie de 2006, près de 700 troupeaux de bovins et ovins furent contaminés en Belgique. L’Allemagne et les Pays-Bas furent également durement touchés ainsi que le Nord de la France et le Grand-Duché du Luxembourg.
Contre toute attente, le virus survécut au rude hiver de 2007 pour (ré)infecter plus de 7.000 exploitations en 2007 en Belgique et se disperser au-delà de nos frontières en Allemagne, en France, aux Pays-Bas et au GD du Luxembourg pour ensuite atteindre la Grande-Bretagne, la Suisse, le Danemark, la Tchéquie, la Hongrie, l’Autriche, la Suède et finalement atteindre la Norvège en 2009.
Cette maladie atteint les animaux, engendre de lourdes pertes économiques pour les éleveurs, mais n’est pas transmissible à l’homme.
Rien qu’en France, ce furent plus de 82.000 foyers qui furent détectés chez les bovins. Le BTV8 disparut en 2010 grâce notamment à la vaccination massive et la plupart des pays touchés furent à nouveau déclarés indemnes en 2012 suite à des contrôles étendus du cheptel.