Réunion des ministres européens de l’Agriculture 02 septembre 2016 - Chambord
Ce vendredi 2 septembre, le Ministre fédéral de l’Agriculture Willy Borsus a participé à la réunion des ministres européens de l’Agriculture, initiée par le Ministre français Stéphane Le Foll. Cette réunion informelle avait pour but de mener une réflexion sur la place et le rôle de la politique agricole commune (PAC) dans la construction du projet européen.
A cette occasion, Willy Borsus s’est exprimé, en concertation avec les ministres régionaux, sur la position de la Belgique sur la PAC post 2020.
Le moment est opportun pour organiser une réflexion avec l’ensemble des parties prenantes à propos des principes, des objectifs et de la marche à suivre de la future PAC. C’est l’unique moyen pour la PAC de retrouver la place qu’elle mérite et que beaucoup lui reconnaissent, à savoir sa mission de soutien à l’agriculture, une agriculture fournisseuse de nourriture de qualité, respectueuse des agriculteurs et de l’environnement, dotée d’une valeur ajoutée pour le paysage et le bien-être dans les régions rurales européennes.
La production de denrées alimentaires est une problématique politique partagée dans le monde entier qui a, jusqu’aujourd’hui, mené à plusieurs reprises à d’importants conflits. Il est vital que, dans une politique globale et des accords commerciaux, les intérêts des agriculteurs soient correctement défendus et pas sacrifiés sur l’autel d’autres intérêts politiques.
Par la fourniture des denrées alimentaires et la multifonctionnalité de l’agriculture, les questions agricoles concernent l’ensemble de nos sociétés. Dès lors, si l’agriculture ne peut être exclue de la globalisation des échanges, il convient de se demander si les marchés agricoles doivent être laissés à la main invisible des lois du marché ? D’autre part, les produits agricoles ne peuvent être considérés au même titre que n’importe quel produit manufacturé délocalisable. Une autosuffisance à 100% est utopique, mais une réflexion sur notre (in)dépendance alimentaire, question stratégique s’il en est, s’impose. Il est également indispensable d’assurer à nos producteurs des conditions de concurrence équitable (level playing field) à l’égard des produits de pays tiers.
Les produits agricoles et agroalimentaires européens se distinguent par leur authenticité, la typicité et leur haut niveau de qualité. C’est en cela tant de l’agriculture européenne se distingue et atteint une plus grande compétitivité. Si l’on veut garder ces atouts, il est dès lors essentiel de décider d’un certain nombre de réformes.
Willy Borsus : « Tous les ministres présents autour de la table ce matin sont attachés à la PAC et ont réaffirmé leur volonté de maintenir une Politique Agricole Commune forte avec des moyens à la hauteur de ses ambitions. Cependant, il faut absolument une simplification et une réforme en profondeur de la PAC, qui, aujourd’hui, ne satisfait plus nos agriculteurs. Il est nécessaire d’établir un plan d’action visant à pérenniser notre agriculture européenne, notamment en renforçant la position des agriculteurs dans la chaîne agroalimentaire, en leur assurant un revenu juste, en encourageant l’innovation, tout prenant en considération les défis climatiques et environnementaux. Pour développer un véritable projet commun, la PAC doit être plus ciblée et doit permettre le développement de nouvelles filières porteuses d’avenir. Les agriculteurs ne doivent pas être pénalisés par les crises successives (prix, climatiques, sanitaires, …), il faut mettre à leur disposition des outils performants d’anticipation et de gestion des crises. Solidarité et stratégie commune vers une réelle économie agricole et agroalimentaire européenne forte doivent être un socle de l’Europe à 27!»